Cette œuvre interroge notre rapport aux matériaux, à la mémoire et à la transformation. Constituée de fragments métalliques récupérés et assemblés, elle témoigne de la richesse contenue dans ce que l’on considère souvent comme des déchets. Chaque morceau de métal, usé, patiné par le temps et les éléments, porte en lui une histoire : celle d’un objet qui a eu une utilité, une fonction, avant d’être rejeté, oublié.

En réintégrant ces fragments dans une composition sculpturale, l’artiste leur redonne vie, les élevant au rang d’œuvres d’art. Ce processus de récupération et d’assemblage est une métaphore puissante de la condition humaine : tout comme ces morceaux de métal, nous sommes façonnés par nos expériences, nos échecs et nos cicatrices. L’accumulation devient ici une réflexion sur notre existence collective, marquée par le passage du temps et les empreintes de notre activité.

La patine, subtilement travaillée, évoque une mémoire figée, comme si chaque fragment racontait sa propre histoire tout en se fondant dans l’unité de l’ensemble. Cette unité paradoxale, née du chaos apparent, invite le spectateur à réfléchir à la manière dont les déchets de notre monde matériel peuvent devenir les archives d’un passé commun.

Enfin, cette sculpture s’inscrit dans une démarche écoresponsable, valorisant le potentiel esthétique de la récupération. Elle nous incite à poser un regard différent sur ce qui nous entoure, à trouver de la beauté dans l’imparfait et à reconsidérer la manière dont nous valorisons – ou dévalorisons – les objets de notre quotidien.